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Anaodot

La nuit étend ses troupes fideles sur les terres de Bellacatarinadhil. Ses ombres gagnent en puissance, étouffant toute résistance lumineuse, luttant sans merci contre les dernières lanternes, rares et parsemées a travers toute la cité, qui préservent encore quelques demeures de l’obscurité. Les rues ne sont plus sures, pour les braves gens, qui n’osent s’y aventurer dès le couvre-feu de vêpres. Les plus courageux quittent leurs abris précaires, une bourse en main, cherchant du regard l’une de ces exotiques plantes, venues tout droit de freewomanodhil, réputées pour leur hargne à l’amour. Un orc massif les interpelle, un mot de passe suffit à dissiper ses doutes, et le pervers peut continuer sa route, allégrement.

Pourtant, sous terre, l’agitation n’est point la même. Entrez y par l’une des portes cachées dans l’enceinte de la ville, et vous rencontrerez toute la racaille du continent. Chose étrange, vous y serez bien plus en sécurité qu’a la surface. Car ici, se trouve le repère de tout ce que compte la populace de crapules, gredins, canailles, faquins, filous et j’en passe. Ici, les gens des arts s’y retrouvent pour lever une chope a la santé des Rieurs. Entrez donc dans cette cour des merveilles, ou la prostituée ne vous demandera qu’une bière et un sou de cuivre, ou le voleur vous remplira les poches de rubis, ou l’assassin s’interdira de vous frapper...

La, un feu gigantesque, ou gitanes et tsiganes dansent autour, collés-serrés, dans un déhanchement a vous faire oublier votre propre femme. Ici, des tables remplies d’ivrognes chatonnant, une pinte gigantesque a la main. Plus loin, des joueurs, dés, cartes, hasards, et tout ce qui pourraient vous rendre immensément riche en une soirée. Et la, circulant dans les foules, des porteurs de milles potions hallucinatoires, d’herbes aux propriétés festives...

« Bienvenue, ce soir, dans le monde obscure des Rieurs ! » Tonne une voix grave, joyeuse, d’un homme qui se balance dans des cordages au dessus de vos têtes.

« Et maintenant, accueillons la célèbre troupe acrobate des Détrousseurs de volailles ! Donnez leurs les honneurs qu’ils méritent ! »

A ces mots, voltigent alors une dizaine de nains chauves et imberbes, à moitié nus, effectuant les pires cabrioles que vous imagineriez. Le spectacle est grandiose, et accompagné par un orchestre endiablé. Mais voila qu’une main se pose sur votre épaule, pale et calleuse, vous incitant à vous retourner.

« Vous êtes le journaliste du miss et mister daifen ?

-Lui même ?

-Et bien, tu va devoir faire un bien bel article sur moi, s’exclame l’inconnu, vous fourrant une bourse bien remplie dans l’une de vos poches...

-Hum, c’est que...

-Alors écrit. Je suis Anaodot, et tu dois me présenter comme étant beau, charismatique, fort et intelligent. J’ai misé un paquet d’argent sur moi, et Jazz est sur que je ne gagnerais pas. Tu devrais parier, toi aussi, tu sais... »

Difficile de dire si Anaodot est beau. Il est grand, certes, et solidement bâti. Un orc, sans aucun doute. Mais dans l’agitation de la foule, comment le juger ? Une deuxième bourse alourdit un peu plus votre veste, dissipant tous les doutes possibles. D’une plume assurée, vous lisez a haute voix.

« Donc, Anaodot, Prince et duc des voleurs de Bellacatarinadhil, est un grand homme. Une vie de Saint, puisqu’il donne chaque jour 1000 pièces d’or de ses menus larcins a un orphelinat.

-Heuuu... T’es sur qu’avec ca ca marchera ?

-Oui, les daifenniens c’est tous des gentils pas beaux. Ils goberont tout. Donc, un brave homme, mais aussi un protecteur de la veuve, et de l’orphelin. Alors que je le rencontrai en privé, il venait de châtier vertueusement un brigand du plus mauvais ton, qui venais de s’attaquer a une pauvre vieille sans défense.

-Oublie pas que je suis beau, hein.

-J’y viens. A le voir de prés, son visage aux traits fins ne peuvent dissimuler sa bonté. Un beau regard couleur ciel se pose sur moi avec toute la clémence dont il est capable. Je sais que je le dérange, mais il a l’extrême politesse de ne point me le signaler. Assis dans un magnifique fauteuil aux dorures étincelantes, il m’incite à exposer la raison de ma venue. Sa voix est douce, suave, et bien que nous fumes du même sexe, j’en éprouvais tout de même une attirance irrésistible vers ce preux....

-hey doucement ! Je n’aime pas les hommes moi !

-Mais oui ! Mais oui ! Mais arrêtez de m’interrompre, j’y arriverais jamais. Donc, Anaodot est un charmeur, et sa longue chevelure d’or, bouclée, qu’il agite négligemment de temps a autres, ne peut que lui donner une aura de Prince. Mesdames, un tel homme mérite d’être connu ! Joignant ses deux mains pour mieux m’écouter, il contracte involontairement des muscles puissants, et je peux deviner sous sa chemise impeccable de soie blanche un torse virile sur lequel n’importe que gente dame voudrait y poser sa tête. A ne point douter, un cœur énorme doit y battre dessous.

-A part que je suis mort, ca me va. Oué, mon cœur bat plus l’ami.

-C’est pas grave, qui viendra vérifier ? Continuons... Il accepte de bonne grâce de répondre a mes interrogations sur un tel être hors du commun. Il a beau m’assurer qu’il n’est qu’un homme ordinaire, et sa modestie l’honore, il se dégage de lui une telle force, un tel charisme, que peu sont ceux qui peuvent y résister. A moins d’être le pire des bandits sans cœur, je ne vois pas comment y faire.

-Oh, c’est sur, on me résiste jamais moi... Sinon, on aura un deuxième trou pour parler !

-hem... Bref, Anaodot prend une délicate plume, notant notre entrevue, pour ne point oublier ce qu’il a fait dans sa journée. Quel esprit ! Et cette écriture, si fine, qu’on dirait que chacun de ses mots et d’argent ou d’or. Il me sourit, laissant apparaître une rangée parfaite de dents blanches et saines. Je me rends alors compte qu’une odeur agréable règne dans la pièce, et qu’en fait, c’est son haleine, fraiche et légèrement mentholé qui m’enivre.

-T’en fait pas trop la ?

-Mais non, mais non... Tu va voir, avec ca, t’aura toute les femmes que tu voudras.

-Je les ai deja tu sais. Ici, tout m’appartient ! Même les femelles !

-Ah... Donc ou en étions-nous ? Ah, tu souris, ca sent bon... Alors on va dire que tu m’invite a un repas somptueux, car Anaodot a le sens des convenances. Sir la table, ou sont disposés des couverts d’argent et des verres de cristal, on sert a tout va une multitude de plats tous plus agréables au palet les uns que les autres. Et, en très bon hôte, Anaodot a choisi lui même les vins, et je peux vous assurez qu’un seul de ceux que j’ai gouté vous aurez rendu fou de joie, tant ils accompagnaient a merveille les œuvres de ses cuisiniers. S’en suivit ensuite, en compagnie de quelques demoiselles de qualités, trois petits pas de danse, ou ce fabuleux personnage démontra, sur une valse viennoise, tout son savoir faire. L’élégance est encore un mot trop faible pour qualifier Anaodot. Il est... Comment vous dire...

- En panne d’inspiration ? Tiens, tu travaille bien, prend donc ces quelques émeraudes.

-Hem. Anaodot me conta alors sa difficile vie d’antan. Abandonné par ses parents, il s’éleva lui même, en parcourant le monde, s’imprégnant de toutes les marques de noblesse que nous aurions pu imaginer. Je découvrais alors un homme fragile et sensible, qui ne se révélait a moi que pour me faire plaisir. Comme je lui demandais de me raconter quelques anecdotes, il m’avouait qu’il avait sauvé la vie d’un hôpital pour enfants, retenant par la simple force de ses bras un mur porteur qui allait s’effondrer sur les petits malheureux, a qui il apprit lui même a lire et a écrire. Ou encore qu'il vengea la famille d'un belle vierge blonde et pupleuse, a laquelle il ne toucha meme par respect pour elle, en pourfendant un dragon rouge gigantesque. Je ne peux qu’admirer un tel homme, si proche de la perfection que j’en ai encore une larme qui coule quand je repense a notre entrevue, si courte pour pouvoir découvrir toute l’étendue du personnage. Sachez, mesdames, qu’il est célibataire, et donc, cœur solitaire a la recherche de l’âme sœur qu’il pourra chérir toute sa vie.

-Tu crois que ca marchera ?

-Oué, y a pas de doute. Au pire des cas, t’as qu’a payer la moitié de Daifen pour qu’ils votent pour toi...

-pas idiot tiens. J’y penserais. Bon, bé, tu connais le chemin ?

-Hum oui. Au fait, pour ce qui est des femmes, elles sont toutes a toi ?

-Oui, j’en fais ce que je veux, pourquoi ?

-Et bien comment dire... J’ai toujours rêvé qu’il y en ait quelques unes dans mon lit, si tu vois ce que je veux dire.

-Oh ! Je vois. Hum, je vais arranger ca. Patricia ? Clara ? Catarina ? Josépha ? Bella ? Jessica ? Amanda ? Vous pouvez raccompagner ce monsieur s’il vous plait ? »